
Vu "Yves Saint Laurent" hier soir. Très impressionné par le boulot de Jalil Lespert que je ne connaissais pas en tant que réalisateur mais que j'avais beaucoup aimé dans le captivant "Ressources humaines" de Laurent Cantet (1999).
La solidité de son projet et sa motivation en béton armé ont convaincu Pierre Bergé de lui ouvrir toutes les portes : à lui les robes de légendes et les lieux mythiques de la vie du grand couturier. Le résultat est éblouissant : j'ai frissonné plusieurs fois en découvrant certaines reconstitutions de défilés ou de joyeuses soirées germano-pratines. Mais tout ça ne serait rien sans la prestation incroyable de Pierre Niney qui s'est enfilé des heures d'interview d'Yves Saint Laurent pour adopter ses postures et sa gestuelle. Je me suis précipité sur des images d'archive en sortant du ciné, pas de doute, il EST Yves Saint-Laurent - Pierre Bergé lui-même avoue avoir été particulièrement troublé par certaines scènes.

Après la projection, Pierre nous a raconté qu'il avait vécu 3 mois avec la voix du couturier dans son iPod pour bien saisir ses intonations et ses tics qu'il a d'ailleurs eu du mal à quitter après le tournage. Guillaume Gallienne est également impeccable dans le rôle difficile de Pierre Bergé, l'homme qui encaisse dans tous les sens du terme. Car la relation très complexe entre ces deux hommes est bien le sujet principal du film : une immense histoire d'amour non conventionnelle déclenchée puis anéantie par le trop grand talent d'un homme malade.
Mais les femmes ne sont pas en reste, d'abord parce qu'elles sont les vedettes de toute l'oeuvre d'Yves Saint Laurent - certains iront même jusqu'à dire qu'il les a libérées (le pantalon c'est grâce à lui !), et ensuite parce que les relations du couturier avec les femmes de son entourage (charmante Victoire interprétée par Charlotte Le Bon) constituent le deuxième grand sujet du film, traité en filigrane avec élégance.
"Yves Saint Laurent" de Jalil Lespert, sortie le 8 janvier
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